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Marion V
Parmi les causes majeures de cécité à l'échelle mondiale, le glaucome fait l'objet de très nombreuses recherches pour le développement de nouvelles stratégies et cibles thérapeutiques. Or une nouvelle étude, parue le 7 décembre 2020 dans la revue scientifique Advanced Science et réalisée par le Georgia Institute of Technology, suscite de nouveaux espoirs : un traitement innovant pourrait bien améliorer la vie des millions de personnes atteintes de cette maladie du nerf optique. Explications.
Le glaucome est une maladie oculaire qui touche 75 millions de personnes dans le monde et constitue la première cause de cécité irréversible. En France, elle concerne surtout les personnes de plus de 70 ans (environ 10% de cette tranche d'âge, contre 1 à 2% des personnes de plus de 40 ans). Il s’agit actuellement de la deuxième cause de cécité dans l'Hexagone et, plus généralement dans les pays développés, après la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Maladie du nerf optique, le glaucome se caractérise par l’augmentation anormale de la pression intraoculaire, dû à l'empêchement de l'humeur aqueuse de s'évacuer correctement. Le nerf optique et ses fibres s’abîment, entraînant alors une diminution de la vision périphérique, puis de la vision centrale si la maladie n’est pas détectée à temps.
Rappelons que le glaucome est une maladie sournoise car, hormis sa forme à angle fermé douloureuse, cette maladie oculaire est asymptomatique : aucun symptôme ne vient alerter le patient qui en est atteint. On estime d'ailleurs à 500 000 le nombre de personnes concernées par un glaucome mais qui l'ignorent. Le glaucome peut même être présent dix, voire vingt ans avant de se manifester réellement. Or aucun traitement ne permet à ce jour de guérir cette maladie, mais il est possible d'en freiner voire arrêter l'évolution, notamment par des collyres ou des traitements laser. Lorsque ces deux solutions ne fonctionnent pas ou plus, la chirurgie est la dernière solution envisagée. C’est pourquoi l’étude publiée par le Georgia Institute of Technology et soutenue par le National Eye Institute aux Etats-Unis a de quoi susciter beaucoup d’espoir.
Les chercheurs du Georgia Institute of Technology affirment avoir trouvé un traitement non-médicamenteux, qui ne nécessite pas de recours à la chirurgie et pourrait grandement faciliter la vie des personnes atteintes de glaucome. La solution passerait par une injection d’un hydrogel d’acide hyaluronique sous la surface de l’œil, autrement appelée espace suprachoroïdien. L’espace ainsi créé par l’hydrogel pourrait faciliter l’évacuation de l’humeur aqueuse de l’œil et donc réduire la pression oculaire pendant quatre mois. Les chercheurs souhaitent étendre cette durée à six mois, pour que les patients puissent y avoir recours seulement deux fois par an, lorsqu’ils vont chez leur ophtalmologiste. Cette découverte qui “change la donne”, selon le Pr. Ross Ethier, l'un des auteurs de l’étude, n’a été testée que sur des animaux et doit encore l’être sur des humains. Cependant, il s’agit là d’une lueur d’espoir importante pour les millions de personnes aujourd'hui atteintes d'un glaucome.
Sources :
• Wiley Online Library, Drug‐Free, Nonsurgical Reduction of Intraocular Pressure for Four Months after Suprachoroidal Injection of Hyaluronic Acid Hydrogel, J. Jeremy Chae, Jae Hwan Jung, Wei Zhu, Brandon G. Gerberich, Mohammad Reza Bahrani Fard, Hans E. Grossniklaus, C. Ross Ethier, Mark R. Prausnitz, 07 December 2020.
• Inserm, Glaucome, Mieux dépister pour lutter contre une cause majeure de cécité
Une équipe de chercheurs américains a réalisé une étude d’envergure pour mettre en évidence la corrélation entre consommation soutenue de café et risque de développer un glaucome.
Marion V
Elisabeth G
Anne-Laure P
Aurélie C